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C’était une brise d’été sur les côtes du Sénégal…

Va-cances, Va-lises, Va-gues… Va ! Puisque les mots eux-mêmes nous poussent à partir allons-y donc.
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La sentez-vous cette petite brise humide ? Avec ses effluves de poisson, de crustacés et de sel ? J’y sens le filet de pêche qui vient tout juste d’être remonté sur la pirogue du Vieux. Je sens même jusqu’ici les brochettes de cœurs de la vendeuse du bord de la plage de Ngor, bien arrosées de moutarde et de piment. Regardez toutes ces mangues bien juteuses et dorées qui nous font de l’oeil sur son étal… Un délice.
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Voyez-vous les restaurants de Saly Portudal ? Avec leurs noms tous plus originaux les uns que les autres ? Le lapin qui fume, l’âne qui tousse, la Riviera et leurs si beaux thiofs braisés ? Saly Portudal où des policiers ont arrêté la circulation pour sauver un caméléon qui traversait la route à l’aveuglette. Il devait sûrement rejoindre ce mouton et cette chèvre, compagnons de Leuk-le-Lièvre, qui font route ensemble. Les voyez-vous ?
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Suivez la brise. Venez avec moi. Posez vos yeux sur les femmes du marché Kermel, aux pagnes colorés comme un nuage de papillons multicolores. Laissez-moi toucher mes grands-mères, linguères aux milles bijoux, réunies en plein concile sous un manguier centenaire. Regardez-les sourire aux chants des guéwels aux mains durcies par les cordes de la kora.
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Je vois encore et encore dans cette brise la mangrove de mon enfance, avec les huîtres des îles du Sine Saloum bien accrochées à leurs branches de palétuviers. Regardez donc la pluie brillante qui se rapproche lentement du rivage, comme un rideau de lumière sur l’eau calme. Sentez donc le bruissement des ailes des oiseaux poursuivant le soleil jusqu’à sa dernière demeure de la journée. Ouvrez bien les yeux et abritez-vous, car c’est l’heure pour les esprits de quitter leurs baobabs protecteurs et de se manifester. Fermez les yeux.
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Entendez-vous la mélodie créée par le choc des vagues ? Entendez-vous le roulement des galets au bord de la Mer ? Le chant de l’Océan enfermé dans ce gros coquillage ? Fermez les yeux. Sentez. Touchez. Goûtez. Écoutez. Et vous verrez.
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Refermons maintenant le livre des vacances, ce vieux livre aux pages érodées et jaunies par le temps qui laisse derrière lui une odeur de poussière chaude et sucrée… Ou plutôt une odeur de poisson, de crustacés et de sel. J’y sens le filet de pêche qui vient tout juste d’être remonté…
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Souvenir.

Je rêve d’un endroit où le ciel, la mer et la terre se confondent. Je rêve d’un endroit où les couchers de soleil sont plus beaux de jour en jour ; des couchers de soleil aux couleurs si métissées qu’on ne saurait les observer sans émerveillement.

Je rêve d’un endroit si paisible que les téléphones n’y ont pas leur place ; et l’électricité, encore moins. Je rêve d’un endroit où la Nature est reine : un endroit où toutes sortes d’oiseaux peuplent le ciel et où flamants roses et cormorans peuvent se reposer en toute liberté. Je rêve d’un endroit où les moteurs des pirogues s’éteignent lorsqu’une maman dauphin et son petit s’approchent.

Je rêve d’un endroit où, allongés dans un bateau bleu et blanc, nous nous raconterions des histoires ; et ces histoires, rythmées par la mélodie des vagues, s’envoleraient vers ces étoiles et ces constellations qui disparaissent dès que l’on s’approche des grandes villes.

Je rêve d’un endroit où un vieux monsieur et sa femme, portant tous les deux de grands chapeaux de paille, seraient assis au bord de la plage sur de longues chaises blanches, surveillant leurs petits-enfants.

[…]

Je rêve d’un endroit où ce souvenir aurait encore sa place.